Le retour de la Mom

Les amis,

Il nous vous aura pas échappé que je ne poste plus sur Single Mom. La réalité, c’est que je ne suis plus single depuis déjà un moment et que vivre dans le mensonge, sous une fausse identité de mère célibataire, m’est insupportable. J’ai donc préféré me retrancher dans le silence.
J’ai bien pensé à changer le nom du blog pour le mettre en accord avec ma situation, mais j’ai craint de perdre mes 100k followers. Aussi la cellule de crise et moi-même avons-nous décidé de n’en rien faire.
L’autre raison, c’est que mes enfants commencent à passer pas mal de temps sur les réseaux sociaux et pourraient finir par tomber sur ce blog (et me reprocher de me moquer d’elles publiquement).
Bref. Je n’ai pas posté depuis un an.
Bon ok, un an et demi.
Depuis, j’ai tellement vieilli que l’ophtalmo que j’ai vue hier m’a dit, d’un ton autoritaire et avec son accent polonais : « Vous prenez verres progressifs. »
J’ai dit non merci, je n’en ai pas besoin. Regardez, j’enlève mes lunettes de myope et hop, je peux lire les trucs écrits en tout petit. Vous voyez ? Je suis pas presbyte. C’est mes lunettes qui me rendent presbyte. (Maintenant vieille radasse fais-moi l’ordonnance pour la nouvelle monture trop stylée que j’ai repérée chez l’opticien.)
Elle a dit : « Vous êtes presbyte. Vous avez besoin verres progressifs pour conduire, sinon vous voyez pas vitesse. »
J’ai voulu continuer à protester mais elle m’a demandé si je prenais mes gouttes. J’ai dit quelles gouttes ? Elle a dit : « Vous prenez gouttes 4 fois par jour. Pour travail sur ordinateur. »
Ensuite elle m’a expliqué le chemin pour aller chez l’opticien du bas de la rue, « vous trouverez lunettes très chic », et m’a recommandé de choisir un modèle « avec verres très grands, prenez lunettes mouche ».
(Je sais c’est mal de se moquer des gens qui parlent mal mais quand on dit des conneries, on s’expose à ce genre de vengeance facile.)
Tout a été réglé rapidement chez l’opticien (le mien) quand j’ai demandé si à son avis c’était nécessaire que je passe aux verres progressifs et qu’il m’a répondu que ça lui semblait un peu tôt, surtout si je n’en ressentais pas le besoin. Mais qu’il pouvait m’en faire quand même comme ça j’aurai le temps de m’y habituer. (Me faire chier à m’adapter à un truc dont je n’ai pas besoin, c’est pas trop ma philosophie : j’ai dit non.)

Prochain post : je vous raconte mon opération de la cataracte.

À bientôt les amis.

Le style, tu l’as ou tu l’as pas (avec tes lunettes de mouche).

Problème (bis)

Sachant que Gontrance habite à Machin-les-Bleds, qu’elle travaille à plein temps et qu’elle prend le RER B 2 fois par jour, combien de temps passe-t-elle dans son foyer avec ses enfants polis et son doux chat des champs ?

Sachant que, sur le temps que Gontrance passe chez elle, elle emploie quotidiennement :

  • 2h à ranger derrière l’enfant-fée du bordel,
  • 15 minutes à préparer des repas, 30 minutes à les manger et 45 minutes à harceler l’enfant bondissant pour qu’il retourne s’asseoir, ne mange pas avec les mains, lâche le chat qui piaille, n’essuie pas ses mains sur le miroir, ne rote pas dans son verre,
  • 2h30 à répéter des choses inintéressantes aux deux enfants qui s’en foutent,
  • Quelques minutes aux chiottes et dans la salle de bain, tout en réglant des conflits interplanétaires gravissimes à travers la porte ou le rideau de douche,

Combien de temps a-t-elle pour dormir et faire des choses cool (jouer de la guitare, lire, boire une bière belge, faire l’amour, glander sur internet) ?

shadok maths intelligence

Le sens du spam 

Et si je vous disais qu’en ce moment plus qu’à d’autres, ça me gonfle de recevoir des spams ?

Parce que les messages intitulés « Surprenez votre père » ou « Le cadeau idéal pour votre papa » alors que le jour de la putain de fête des pères, ça fera pile deux ans qu’il est mort, ça me casse les couilles.

Merde quoi.

[Spam : message inutile et indélicat que vous recevez contre votre gré et qui vous mène parfois à supprimer par mégarde de vrais messages importants, comme vos billets de train. Syn. : pollution.]

Comment je n’ai pas pris rendez-vous chez l’ophtalmo

(Marche aussi avec le gyneco/le dermato/etc.)

Le mois dernier j’ai voulu faire un truc un peu dingue : j’ai essayé de prendre rendez-vous chez l’ophtalmo.

J’avais pas compris que c’était une occupation à temps plein. J’ai donc échoué (je n’avais pas pris mes dispositions par rapport à mon job et à mes obligations familiales).

Étape 1 (J 0)

Je décide qu’il serait utile d’emmener mes enfants chez un ophtalmo pour contrôler leur vue, en tant que descendants de gros miro (enfin surtout leur père, tandis que j’ai juste une charmante et légère myopie). Et voir si ça a un lien avec les migraines de l’enfant migraineux, va savoir.

Étape 2 (J 9)

N’écoutant que mon courage, je mets prestement mon projet à exécution.

Je me munis du numéro de téléphone de l’ophtalmo, d’un téléphone et d’un agenda, en me disant « ça fera l’affaire, Gisèle » (j’aime bien me parler pour m’encourager).

Malheureusement c’est l’heure de la pause déjeuner, personne ne répond au téléphone.

Je me réconforte : « C’est pas grave Gisèle, tu rappelleras demain ».

Étape 3 (J 12)

Après avoir complètement oublié ce projet de contrôle ophtalmo pendant 3 jours, je me ressaisis et tente un nouvel appel.

Toutes les conditions semblent favorables :

  • je suis pas pas en réunion ni en bouclage,
  • je choisis un horaire approprié,
  • je n’ai pas la gueule de bois,
  • mon téléphone n’est pas cassé ni déchargé.

Je tombe sur une boîte vocale qui me dit en bref : vous pouvez parler à un être humain entre 16 et 18h ou tenter votre chance sur doctolib.

Ne voulant pas perdre mon élan, je décide de jouer à doctolib.

Hélas. « Aucun créneau disponible pour ce praticien. »

« Ok, me dis-je, gardons la tête froide, il suffit de rappeler à 16h. »

17h30. Je me souviens que j’ai oublié de rappeler l’ophtalmo mais c’est l’heure d’aller chercher les enfants et le trajet en RER B est incompatible avec une conversion téléphonique. Je rappellerai demain.

Étape 4 (J 19)

Devant mon oubli chronique de joindre l’être humain qui donne des rendez-vous chez l’ophtalmo, je mobilise mon intelligence et décide de mettre une alarme sur mon téléphone pour y penser le lendemain.

Étape 5 (J 21)

Tout se déroule comme sur des roulettes : l’alarme sonne, les astres sont favorables (pas de réunion, de gueule de bois, etc.), je parviens à parler à quelqu’un.

De joie, je mets mon t-shirt sur ma tête et hurle en courant dans mon bureau. Les collègues appellent sos psychiatrie et ferment leur porte à clé. (Non c’est faux, je sais hurler de joie intérieurement comme un adulte mature et équilibré.)

Hélas.

La personne au bout du fil me dit que, madame (madame Gisèle, s’il-te-plaît), il n’y a plus de créneaux disponibles pour l’instant et elle n’a pas encore le nouveau planning, il faut donc aller sur doctolib. Je l’informe qu’il n’y a pas non plus de créneau libre sur doctolib (faut tout faire soi-même ou quoi ?). Elle me répond que c’est possible mais que dans 2 jours il y aura de nouveaux horaires débloqués, je ferais mieux d’aller voir. Je dis ok, tope-là, faisons ça. Prévenante, elle me dit : allez voir tôt le matin si vous voulez pouvoir choisir. Je dis d’accord, ça roule ma poule.

Étape 6 (J 23)

À peine arrivée au bureau, je prends un café et je zappe totalement d’aller prendre le meilleur horaire sur doctolib.

Quelques instants avant la pause déjeuner, ça me revient. Illico je vais sur doctolib et là, que vois-je ? Il ne reste plus que des créneaux tout pourris. Juste pour le nouveau jour. Il semblerait que les créneaux se débloquent jour par jour. Comme c’est pratique.

Je décide de rappeler le secrétariat pour leur expliquer que, sans remettre en question ce fonctionnement absurde, j’ai besoin de pouvoir prendre rendez-vous en dehors des horaires d’école car ce banal contrôle de la vision de mes enfants ne me semble pas justifier qu’elles ratent les cours une journée (sans compter que je devrais niquer un jour de congés, fallait pas faire des gosses ah ah ah).

Je passe les détails (alarme, etc.).

Du premier coup, je parle à la secrétaire – comme quoi l’expérience est utile, quel que soit le domaine. Elle m’explique que la solution est simple : je n’ai qu’à mettre mon réveil à sonner le mardi à minuit comme ça je serai bien placée pour bloquer les meilleurs créneaux du mercredi sur doctolib et ainsi mes enfants ne rateront pas l’école.

La, je me suis dit, Gisèle c’en est trop, j’abandonne.

Il y a des limites à la motivation pour faire un contrôle de la vue. (Je vais suggérer que le père des enfants s’en occupe.)

Mister Magoo
Je te vois, Gisèle !

Tu sais que les enfants sont en vacances chez leur père quand…

Tu as un planning de soirées d’adolescent après ses partiels.

Ton frigo est vide mais comme tu ne dînes jamais chez toi tu t’en fous.

Tu acceptes les réunions de bureau après 17h.

Ta maison reste dans le même état tous les jours, sans bordel ajouté. Pile-poil pareil que le premier jour des vacances des enfants chez leur père.

Tu reçois des texto de ta fille avec 45 lignes de ❤️ et de 😘.

Tu as oublié quel jour de la semaine on était.

Tu peux faire du sport quand tu veux (mais tu n’en fais pas, rapport aux réunions tardives et au planning de soirées).

Ton lave-vaisselle n’est jamais assez rempli pour le lancer.

Tu n’es pas obligée de tout prévoir au poil de cul près et si le RER B est en vrac c’est pas très grave.

Tu regardes souvent les photos de tes enfants sur ton téléphone.

Problème

Simone veut se rendre à Paris.

Elle prend le RER B à la riante gare de Machin-les-Bleds, à 25 km de Paris.

Sachant qu’un RER roule en moyenne a 60 km/h, combien de temps mettra Simone ?

[Réponse : 2h, ah ah AH AH ! Serait-ce de la physique quantique ?]

Hibernatus

Mes bien chers lecteurs, lectrices, robots du web, je voulais commencer par m’excuser de cette longue absence, j’ai dû cruellement vous manquer, la vie n’avait plus la même saveur, j’en suis sûre.

Mais l’hiver, j’ai besoin d’hiberner.

Malgré mon apparence nordique (on m’a souvent prise pour une Allemande quand j’étais jeune, ce qui ne manquait pas de me vexer, car c’était l’époque où les Allemands étaient les représentants du mauvais goût, avec leurs chaussettes-sandales, et si même moi je m’en rendais compte, c’est que c’était vraiment le summum du fashion faux-pas), j’ai un métabolisme du sud, ce qui fait que quand la lumière baisse, que la chaleur s’en va et que les canards migrent en piaillant, je perds mon énergie, je dépéris.

Mais en fait, la vérité, j’ai fait plein de trucs cet hiver.

  1. Je suis allée en Allemagne, où j’ai mangé le fromage le plus mauvais du monde. Malheureusement j’ai oublié son nom, ce qui fait que si je retourne dans ce pays, il y a un risque que je retombe dessus. J’ai aussi mangé un bagel pute (la preuve en image) qui n’avait rien de mémorable à part son nom.
    bagel pute
  2. J’ai fêté Noël, et ma fille a eu un robot. J’ai assisté au montage du robot, fait la hotline quand elle vissait un truc à l’envers (mais pas tant que ça), et brillamment grillé le cerveau du robot après 5 minutes d’activité (et plusieurs mois de montage). Je voulais juste uploader la version en français pour que ma fille joue mieux avec, parce qu’elle avait du mal à comprendre son accent de robot anglais. Je pense avoir perdu pas mal de points de popularité, mais quand je vois l’exemple de Fillon, je suis confiante dans l’indulgence et les capacités d’oubli du peuple.
    Le robot qui ne voulait pas parler français.
    Le robot qui ne voulait pas parler français.
  3. Je suis aussi allée voir l’exposition Kchtouchtkchtine (j’ai la flemme de chercher le vrai nom, déso) où j’ai photographié une statue qui ne ressemble à rien pour faire mon intéressante. Mais l’expo était géniale, j’ai kiffé le principe de réserver pour un créneau horaire et de ne presque pas faire la queue, et encore plus de tomber sur une collègue en manteau faux léopard dans les chiottes.
    statue
  4. Je me suis entraînée comme une brute pour le semi-marathon de début mars, jusqu’à ce que le toubib me demande d’arrêter parce que ma douleur au genou, c’était les cartilages qui frottaient les uns contre les autres, et que ça suffisait les conneries. Depuis, je pleure.
  5. J’ai lu un livre de Desproges que je ne connaissais pas, Les étrangers sont nuls, et j’ai ricané comme une hyène pendant plusieurs trajets en RER (il faut bien ça pour se marrer dans le RER B, je vous demande de me croire).
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  6. Je suis allée au stade de France voir nos valeureux bleus mettre la branlée aux Ecossais. J’ai constaté plusieurs chose : il n’y a vraiment pas beaucoup d’ambiance au stade de France, les Ecossais sont vraiment en kilt, et il y a vraiment des jobs à la con (les types qui sont assis dos au match, dans une zone de no man’s land, pour surveiller le public, je ne suis même pas sûre que le mec avec sa pompe à bière dans le dos vienne les voir).
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A l’année prochaine pour de nouveaux résumés en images.

La vita è bella

La semaine dernière, une personne nuisible et mal dans sa peau m’a siphonné tout mon argent. Il me reste juste de quoi tenir un ou deux mois dans la-maison-trop-chère-pour-moi. Même avec un agent immobilier supersonique, je crains qu’on soit loin du compte. Pour comble de bonheur, les huissiers envoyés par ce cancrelat cette personne ont bloqué mes comptes. Je ne peux pas utiliser le peu d’argent qu’il me reste. (Pendant ce temps la banque compte les frais des prélèvements refusés en faisant une petite danse de joie.)

Comme je veux préserver les âmes innocentes de mes enfants de ce grand choc que serait la découverte du vrai visage de l’humanité, j’ai pensé à leur proposer un jeu : on dirait qu’un voleur m’aurait piqué tout mon fric et qu’on devrait se débrouiller sans argent.

[« – Combien de temps maman ?

Demande à ton père. Euh… le plus longtemps possible, sinon le jeu est trop facile. »]

Nous avons donc les activités suivantes.

  • Top chef : préparer de bons repas exclusivement avec le contenu des placards et du congélo.
  • Top chef niveau expert : préparer de bons repas exclusivement avec notre imagination.
  • Koh Lanta au pôle Nord : apprendre à vivre en milieu extrême en baissant le thermostat du chauffage et en évitant les douches chaudes. Bonus : ça fait travailler les cordes vocales de crier sous l’eau froide.
  • Jeu d’orientation : trouver des circuits « tentation-free » pour éviter d’avoir envie d’acheter toutes ces choses inutiles que l’on voit quand on se déplace (nourriture, lecture, etc.). Penser à passer par la bibliothèque, qui en plus doit être bien chauffée.
  • Les reines de la mode : lancer une nouvelle mode « mes habits ont l’air trop petits » parce que c’est en osant qu’on crée la tendance.
  • Les reines de la mode des pieds : lancer une nouvelle mode « mes chaussures ont l’air usées et trop petites » (idem.)
  • Expérience scientifique : reporter les rendez-vous médicaux à juin prochain pour tester la résistance du corps humain.
  • Chasse au trésor : débusquer tout ce qui peut se vendre (> 5€) dans la maison pour le mettre sur le Bon coin et peut-être pouvoir faire des courses le mois prochain.
  • Battle d’improvisation : trouver les meilleures excuses pour ne plus inviter d’amis à manger mais plutôt s’incruster chez eux et faire semblant à chaque fois d’avoir oublié la bouteille de vin qu’on avait proposé d’apporter (évaluation selon 1) la crédibilité, 2) l’originalité, 3) le nombre de fois où ça passe).
  • Jeu de rôle : faire semblant de payer sa taxe d’habitation avec l’argent qu’on fait semblant d’avoir sur notre compte (mais qui est parti sur le compte du copropriétaire à titre gratuit*).
  • Séance de méditation quotidienne sur ce qui est important dans la vie et qu’on a (l’amour et la joie de vivre) et ce qui n’est pas important et que les cancrelats peuvent nous voler (le fric).

Peace and love
Paix, amour et bon goût sur la Terre.
* C’est un concept que je brûle d’essayer : tu achètes une maison mais tu ne paies rien et tu empêches l’autre propriétaire de faire quoi que ce soit, comme ça il ou elle paie tout mais tu continues quand même à être propriétaire et si jamais un jour tu finis par vendre cette maison, bingo, tu prends la moitié du pognon. Si je fais ça un jour j’éviterai de prendre l’argent du ou de la copropriétaire parce que c’est quand même plus intéressant qu’il ou elle continue à payer, mais je suis bien consciente qu’on n’a pas tous les mêmes capacités intellectuelles.